Près de 25% de personnes inscrites sur Tinder sont en couple

Il faut le savoir : près de 25% de personnes inscrites sur les sites ou les applications rencontres sont en couple …

Ce constat n’est pas nouveau, mais une nouvelle étude vient aujourd’hui confirmer cet état de fait.

L’étude en question a été pilotée par Elisabeth Timmermans, une sociologue basée à l’Université Erasmus aux Pays-Bas.

Elisabeth Timmermans et ses collègues ont demandé à de près 1500 utilisateurs de l’application Tinder de répondre à des tests de personnalité.

Le panel des personnes sondées comprenait des personnes basées en Europe et aux Etats-Unis.

L’un des objectif de ces tests était de notamment d’analyser les motivations des personnes en couple mais toutefois inscrites sur Tinder.

Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Computers in Human Behaviour.

D’après ces résultats :

  • « Beaucoup de gens utilisent Tinder alors qu’elles sont en couple » constate Elisabeth Timmermans.
  • Presque toutes les femmes en couple qui utilisaient l’application ont déclaré avoir eu des rapports sexuels avec un partenaire rencontré sur l’application.
  • En moyenne, femmes et hommes compris, il semblerait que près de 50% des personnes en couple mais inscrites sur Tinder aient eu des rapports sexuels via l’application.

Ces résultats ont été commenté par Mark Brooks (spécialiste dans le domaine de l’analyse du marché des rencontres et éditeur du blog Online personals watch) dans une interview accordée au Sunday Times.

Voici un récapitulatif des observations de Mark Brooks lors de l’interview qu’il a accordé au journal.

Le Sunday Times : L’industrie est-elle consciente et préoccupée par la très forte proportion des personnes qui sont en couple et qui utilisent les applications de datation ?

Mark Brooks : Oui, absolument. Et il existe d’ailleurs différents services de rencontres spécialisés qui s’adressent à ce type de public, dont notamment le site Ashley Madison. La plupart du temps, es personnes en couple s’inscrivent sur ces services par curiosité et afin de tester le potentiel de rencontres offert par ces solutions en ligne.

Le ST : Les sites / applications dédiées aux rencontres entre célibataires ont-elles des solutions afin d’éviter que des célibataires entrent en fait en contact avec des personnes déjà en couple ?

MB : Certaines applications de rencontre nécessitent une connexion Facebook pour s’inscrire. Or l’inscription n’est pas autorisée pour les personnes dont le statut est « en couple ». C’est le cas de l’application Hinge par exemple.

Mais il faut bien le reconnaître : la plupart des services de rencontres ne filtrent pas les utilisateurs en fonction de leur statut conjugal.

NDLR :

  • Le site Badoo propose à ses membres de déclarer s’ils sont célibataire, en couple, ou dans le cadre d’une relation compliquée. Mais rien n’empêche une personne qui en couple de mentir au sujet de sa situation conjugale.
  • En France, un site comme Fideles.fr s’adresse clairement aux personnes qui souhaitent faire des rencontres avec des personnes fidèles – id : qui ne sont donc pas en couple.

ST : Les recherches suggèrent que les personnes en couple qui utilisent Tinder sont des personnes à éviter.  Que ces personnes ne sont pas de bonnes personnes, des personnes dignes de confiance. Est-ce juste ?

MB : Ce constat est un peu excessif. Mais oui, personnellement, je considère que ces personnes sont en quelque sorte des renégats. Dans la mesure où ces personnes auront naturellement tendance à tromper leur partenaire officiel, mais aussi à mentir aux célibataires contactés.

ST : L’étude d’Elisabeth Timmermans met également en garde contre le fait que de telles applications sont conçues pour créer une dépendance. Etes-vous d’accord avec ce constat ?

MB : Tout à fait d’accord ! Tinder a définitivement été conçu pour être très addictif et pour ressembler à un jeu.

ST : Quels sont les avantages d’utiliser des applications comme Tinder pour a) les célibataires b) les personnes en couple ?

MB : C’est une bonne question. Pour ma part, j’estime que les célibataires sont dans une démarche plus active. Elles ont envie d’avoir plus de chances de faire de nouvelles rencontres que les personnes qui sont en couple.

ST : Y a-t-il des preuves que les célibataires qui se rencontrent via des applications comme Tinder sont susceptibles d’avoir des relations de meilleure qualité ?

MB : Il devrait y en avoir, mais je vois peu de recherches convaincantes sur ce sujet. Les applications de rencontre cherchent à améliorer le monde réel, et je pense qu’elles le font. Mais elles n’atteignent pas leur plein potentiel.

ST : Avez-vous des statistiques sur le nombre de relations à long terme résultant de rencontres réalisées via Tinder ?

MB : J’aimerais bien. Ce serait formidable. Le site eHarmony a publiées quelques information sur ce point par le passé. Mais à ma connaissance, il n’existe pas encore de travaux allant dans ce sens en ce qui concerne Tinder.